Depuis peu, vous vous intéressez de près à l’univers de la photographie mais vous ne savez pas par où commencer. Nous vous comprenons. La photographie est un milieu très vaste que ce soit au niveau de ses domaines ou de la technique. Dans ce premier article à ce sujet, nous allons justement parler technique.
Un peu de contexte.
Aujourd’hui, nous sommes tous amateurs de photographie, consciemment ou non. Que ce soit à la télévision, dans les transports, sur nos Smartphones, … nous sommes en permanence bombardés d’images. Pourtant, tout le monde ne peut pas prétendre être photographe.
Mais comment savoir ce qui fait de quelqu’un un photographe professionnel ?
Un photographe est quelqu’un qui maîtrise assez la technique pour se permettre de laisser place à la créativité tout en produisant des images frappantes, de qualité, transmettant parfois un message fort sans employer le langage.
Quelques termes de base
La photographie, comme tout domaine qui se respecte, est un univers qui regorge de termes techniques qui lui sont propres. Nous allons donc survoler ensemble quelques-uns de ces termes pour que vous compreniez un peu mieux les tutoriels que vous regarderez certainement. Nous allons aussi vous expliquer quelques règles de base.
L’orientation
Tout d’abord, nous allons parler d’orientation de la photographie. Opterez-vous plutôt pour une image en mode paysage ou en mode portrait ?
Choisir l’orientation est une première étape très importante pour vos prises de vue.
Pour les prises de vue de scènes générales, de paysages, de groupes, … vous aurez de meilleurs résultats avec une orientation en paysage. Cette orientation vous offrira un plan plus large, vous aurez plus d’espace pour photographier votre scène. De plus, le format paysage donne une impression de stabilité, de puissance, d’infini.
Le format portrait, lui, convient pour les portraits, les scènes d’architecture, … Ce type d’orientation donne un sentiment de proximité avec le sujet, de hauteur, de dynamisme. Ce format convient pour montrer un mouvement qui se fait dans la hauteur, tel que l’escalade, par exemple.
Le point de vue
Lorsque vous photographiez quelque chose ou quelqu’un, vous pourrez choisir entre trois points de vue : à la hauteur d’œil, en plongée ou en contre-plongée.
La hauteur d’œil, aussi appelée point de vue horizontal, correspond aux prises de vue où vous êtes vraiment en face du sujet. Ce point de vue est neutre. La perspective est respectée et il y a peu de déformation.
Lorsque le photographe se trouve plus haut que le sujet et penche son appareil vers le bas, on parle de plongée. Cela donne une impression de dominance par rapport au sujet qui se retrouve écrasé. Ce type de photographie peut aussi donner un effet de hauteur si vous êtes en haut d’un immeuble, par exemple. Avec ce point de vue, vous retrouverez des déformations beaucoup plus prononcées et une perspective peu réaliste.
Horizontal / contre-plongée / plongée
À l’inverse, lorsque le photographe se trouve en bas du sujet et doit pencher son appareil vers le haut, il s’agit de contre-plongée. Cela donne une grande importance au sujet qui peu paraître immense, puissant, haut, … Ce type de point de vue donne, à nouveau, des déformations très prononcées et une perspective peu réaliste.
Les valeurs de plan
Les valeurs de plan sont nombreuses. Vous l’aurez remarqué, lorsque vous voyez des photos, le sujet peut être plus ou moins loin dans l’image. Il peut avoir plus ou moins d’importance. Voyons ensemble ces différentes valeurs de plan.
- Le plan très large : il correspond au plan le plus large. Il englobe la scène et le sujet principal est souvent tout petit par rapport à l’environnement. Ce plan est parfait si vous voulez présenter l’immensité d’un environnement par rapport à un objet ou une personne. C’est aussi le plan parfait pour « poser le décor » ou « poser le contexte ». Vous aurez droit à une grande profondeur de champ pour que les différents plans de l’image y soit tous compris.
- Le plan d’ensemble : on se rapproche un peu du sujet pour lui donner la même importance qu’à son environnement. Le sujet est plus identifiable que dans le plan très large. La zone de netteté de votre image sera large car la profondeur de champ vous le permettra.
- Le plan moyen : on voit le sujet dans son entièreté mais cette fois, il est plus important que son environnement.
- Le plan italien : ce plan comprend le sujet mais cette-fois, pas dans son entièreté. On photographie la personne à partir du milieu de ses mollets jusqu’au-dessus de la tête. Ce plan n’est plus vraiment utilisé puisqu’il a été remplacé par le plan américain.
- Le plan américain : il nous vient tout droit des westerns. Vous avez forcément déjà vu une scène de film où l’on a cadré le personnage qui tient la ceinture de son pantalon avec un air menaçant. On voit le personnage à partir du milieu de ses cuisses jusqu’en haut de la tête. C’est ce qui correspond au plan américain. Ce plan isole le sujet et donne une profondeur de champ plus réduite, ce qui signifie que la zone de netteté sera beaucoup moins grande.
- Le plan rapproché taille : on coupe le sujet au niveau de la ceinture. Ce plan ne donne pas encore une impression de proximité avec le sujet mais il octroie quand même une plus grande liberté pour le positionnement de celui-ci. Dans ce genre de plan, couper le sujet au niveau des mains ou des bras n’est pas trop dérangeant, contrairement au plan américain.
- Le plan rapproché poitrine : dans le même esprit que le plan rapproché taille, on souhaite ici avoir une certaine proximité avec le sujet. Coupé au niveau de la poitrine, on peut voir de plus près son visage, ses expressions, … Ce type de plan octroie une grande importance au sujet.
- Le gros plan : il se concentre sur une partie bien spécifique du sujet ; son visage, son buste, sa main, … Avec ce plan, on atteint un sentiment de proximité totale avec le sujet, voir même d’intimité. On a l’impression de connaître le sujet ou, au moins, de comprendre ce qu’il a à faire passer comme message.
- Le très gros plan : appelé aussi plan détail, ce plan va vraiment couper un sujet dans le détail. On va se concentrer sur les yeux, les lèvres, … Cela met l’accent sur la partie que l’on cadre. Ce plan apporte aussi un côté presque mystérieux car on ne voit qu’une partie du sujet, on aimerait en savoir plus mais le cadre nous en empêche. On peut voir des détails tels que les pores de la peau, les veines des yeux, …
La composition
La composition pourrait être un article à elle toute seule. Ici, nous allons voir quelques règles de base mais cela ne sera qu’un survol du sujet.
– Les proportions et la règle des tiers
Lorsque vous prenez une photo, vous devez imaginer que le cadre est coupé en trois parties en largeur et en longueur. Les points importants de vos images doivent se trouver dans les environs des lignes des tiers. Cela vous garantit une image équilibrée.
Placer le sujet au centre de la photo risque de la rendre lassante et peu intéressante. Si vous placez votre sujet sur une ligne de tiers, votre photo deviendra tout de suite plus intéressante et donnera envie au spectateur de s’attarder dessus.
Retenez qu’au croisement des lignes imaginaires, il y a des points forts. Ils sont quatre. Il a été prouvé que l’œil humain était naturellement attiré par ses points, peu importe l’image que vous proposerez. C’est pourquoi, si vous placez votre sujet près de ces points, votre image aura automatiquement plus d’impact.
– L’horizon
Dans une composition, il faut à tout prix éviter de mettre la ligne d’horizon au centre du cadre. Si vous placez l’horizon au centre, il y aura une symétrie dans votre photo qui, à nouveau, lui donnera un côté ennuyeux. En donnant plus d’importance au sol ou au ciel, vous aurez un dynamisme beaucoup plus intéressant et votre photo aura un sujet défini.
– Remplir le cadre
Cela peut sembler évident mais il faut éviter de laisser trop de vide dans le cadre. Il faut trouver le juste milieu entre un cadre bien rempli et pas surchargé. Lorsqu’un sujet se trouve en bas à gauche de la photo et que le reste ne montre qu’un mur blanc, par exemple, on essaye de recadrer le sujet. Cela va lui donner plus d’importance et rendre le cadre moins vide.
– Suivre le regard
Lorsque vous avez un sujet dans votre cadre, il faut suivre son regard. Par exemple, si votre sujet regarde vers la droite, vous devrez automatiquement laisser plus d’espace à droite du sujet qu’à gauche. Si vous faites l’inverse, vous provoquerez une sensation de déséquilibre.
– La mise au point et la profondeur de champ.
La profondeur de champ est la distance qui sépare le premier plan net du dernier plan net de l’image. Jouer avec la profondeur de champ peut vous apporter des résultats intéressants et variés. Vous pouvez, par exemple, mettre l’accent sur votre sujet en rendant l’arrière-plan flou, avec une courte profondeur de champ.
Cette profondeur de champ va être déterminée par deux paramètres : l’ouverture du diaphragme (dont nous allons parler un peu plus loin) et la mise au point.
La mise au point, quant à elle, va déterminer le sujet qui sera le plus net sur votre prise de vue. C’est le point sur lequel votre appareil va se concentrer. Il est possible de régler la mise au point pour qu’elle se concentre sur une zone bien précise ou sur la totalité du cadre.
Pour en savoir plus sur les règles de composition, cliquez ici.
L’exposition
Nous allons désormais entrer dans le vif du sujet en parlant purement technique. Nous verrons ensemble trois grands facteurs que vous pouvez régler manuellement sur votre appareil pour avoir l’exposition que vous recherchez.
En photographie, l’exposition est la quantité de lumière perçue par la surface sensible. Elle est déterminée par trois paramètres qui influencent, chacun à leur manière, le résultat que vous obtiendrez.
– La sensibilité
Mesurée en ISO, la sensibilité correspond à ce que le capteur ou le film de votre appareil est prêt à recevoir en lumière. Plus la sensibilité est élevée, plus la photo sera lumineuse. Dans les endroits sombres, vous pouvez mettre une sensibilité plus forte pour que le maximum de lumière soit capté. À l’inverse, lorsque vous êtes dehors, un jour d’été, la sensibilité peut être réduite pour éviter des résultats cramés, surexposés. Dans des conditions normales, une sensibilité de 100 ISO est idéale.
Faites attention car la sensibilité va aussi déterminer si votre photo aura du grain ou non. Avec trop d’ISO, il y aura énormément de grain sur votre photo. C’est pourquoi il est préférable de toujours travailler avec la plus petite sensibilité possible.
Pour changer ce paramètre, tout dépend de l’appareil que vous utilisez mais souvent, il suffira de se rendre dans les réglages de votre appareil.
– L’ouverture du diaphragme et la focale
Elle s’exprime sous forme de fraction, écrite comme ceci : f/8, f/1.4, f/32, …
L’ouverture du diaphragme va déterminer la quantité de lumière qui va entrer dans l’appareil une fois que l’on appuie sur le déclencheur. Ce facteur va non seulement avoir de l’influence sur l’exposition mais aussi sur la profondeur de champ.
Plus l’ouverture est petite, plus la zone de netteté sera grande. On parle ici de courte focale. Cela donne une grande profondeur de champ. La courte focale déforme les perspectives.
À l’inverse, plus l’ouverture est grande, plus la zone de netteté sera réduite. La profondeur de champ est donc plus courte puisque l’arrière-plan de votre photo sera flou. On parle ici de longue focale, qui vient alors réduire la profondeur de champ.
Régler l’ouverture du diaphragme se fait directement sur l’objectif ou dans les réglages de votre appareil. Vous observerez des valeurs comme celles-ci : 1 – 1.4 -2 – 2.8 – 4 – 5.6 – 8 – 11 – 16 – 22 – 32 – 64. Plus vous allez dans des chiffres élevés, plus l’ouverture sera petite.
– La vitesse d’obturation
Elle détermine le temps pendant lequel l’obturateur va s’ouvrir pour laisser entrer la lumière.
Elle s’exprime en fraction de seconde sous la forme suivante : 1/2s, 1/4s, …
En réglant la vitesse d’obturation, vous pourrez créer des clichés très originaux. Plus le chiffre au dénominateur est petit, plus longtemps sera ouvert le diaphragme, plus l’exposition sera longue. Les photos longue exposition reflètent un côté très artistique. La longue exposition crée un flou de mouvement, ce qui va permettre au sujet de laisser derrière lui une traînée, si bien que certaines personnes s’en servent pour faire de l’art en dessinant avec les mouvements. Pour des résultats optimaux, il est conseillé de travailler avec un trépied.
Si vous choisissez un temps d’obturation très court, vous réussirez à figer un moment bien précis d’un mouvement. Cela vous sera très utile pour capturer des sujets en plein mouvement tels que des coureurs, des chevaux, des voitures, des danseurs, … Si vous souhaitez que votre sujet soit net, optez pour un temps d’obturation très court et donc, pour un chiffre très élevé à la place du dénominateur.
La retouche
La photographie ne s’arrête pas au fait d’appuyer sur le déclencheur. Souvent, les photographes professionnels vont apporter des améliorations grâce à leurs logiciels. Ils retouchent principalement les couleurs pour avoir de beaux contrastes et des couleurs vraiment dynamiques. Parfois, ils vont effacer quelques éléments dont ils ne veulent pas sur leur photo.
La retouche est aussi un domaine très technique qui demande une bonne connaissance des logiciels, mais aussi des couleurs et des règles de composition. Elle est l’extension de la photographie.
Prendre des risques vous rend artiste
Bien sûr, les règles de photographie que nous avons évoquées peuvent tout à fait être contournées. Cela peut parfois donner des résultats surprenants mais qui n’en sont pas moins intéressants.
À vous de voir si vous serez un anarchiste ou non…
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En cliquant ici, vous trouverez plusieurs articles concernant la photographie et ses paramètres.